Tracklist
DÉSOLÉ DU RETARD :
G.T.O.Q.P.A.Q.V.C.V.Q.A.F.A.C… A.J.S.H.D.C.D…
miroir : bienvenue dans ta nouvelle vie,
jusqu’ici j’pensais être né à Mantes-la-Jolie,
m’étais fait à l’idée : un suppôt de satan et au lit,
si on s’attend à ce que des langues se crime-et-délient…
si on s’attend à ce qu’un soir en sous-sol,
d’une idée noire puisse éclore pléthore de pétrole…
d’où l’acuité pour la cuite quand t’as les pétoches,
ticket pour le grand huit : ferme tes yeux, ferme tes poches…
la fuite, c’est les autres : mi-homme mioche,
esquiver la bamboche, les après-midis zouk love,
privilégier la ville la nuit quand elle a l’air sous cloche,
te ronger les ongles : demain de l’aide pour un bout de scotch…
d’innombrables non-dits nous inondent nom de Dieu
n’est pas religieux : Dieu n’est pas religieux…
avant tout écrit, on se relie, on n’peut que coécrire,
la peur, le repli me donnent envie de pleurire…
tes origines elles t’niquent !
donc j’me faufile entre les phobes et les philes
entre l’exode et l’exil entre l’école et l’église,
dans le moindre village on trouve un stade de foot,
pour les éclipsés en équipe C, faut s’inscrire au sport en salle de shoot…
défilé d’hommes de femmes qui s’arc-boutent,
on croirait voir des sixièmes voûtés sous leur sac-de-scout…
pas lavé, rien avalé à part la route,
mal à m’lever et si c’coup-ci j’avais vraiment crevé ?
et si c’coup-ci j’devais m’acquitter de tout c’que j’devais ?…
le shit mène en correctionnel, la tise aux assises :
ton histoire personnelle d’un coup te geôlocalise,
et la plupart des rues balisent des rubalises…
on s’est promenés, on s’est paumés vers la pommeraie,
d’où on se promet d’où on se promet :
LES DARNIERS SERONT LES PROMIERS !
mais les dés songent… mais les dés sont jetés,
ça le ronge l’assassin donc il s’en remet à sa sainteté…
très peu de vies ratées, comme une première crêpe,
virent athées : je suis croivant ! c’était d’jà le cas au LEP…
et d’jà le chaos : les clopes au bec, les cul-sec au cosec,
éclopés sans kopeck à écoper de nos premières obsèques…
moi c’est qu’en « moins de dix-sept », j’voulais faire un Bac L,
eh bah quel doute cruel sur mon orientation sex…uelle !
ça m’a pas trop-aidé à dépuceler ce tunnel,
cheffe ou chef : j’ai fait qu’opiner de l’Opinel…
rien que Daniel, pinailleur et pile à l’heure,
et la javel sur les invendus Pizza Hut… pis ça heurte…
en plein cœur des villes : « tu pourrais pas pisser ailleurs ?… »
« que sur mes géraniums ?… » bah si : tiens, psst dans l’œil !
j’ai le sens des affaires, rapiat d’happy-hours,
et dans les bagarres à plusieurs, je guette et ramasse les larfeuilles…
sauf qu’en business, j’ai jamais été ambitieux,
« c’est un peu lèg… » « t’inquiète nugget, c’est bien compressé »
fin stratège pour des dikeuss et des mideux,
puis on a pris la confiance, on a même défait nos lacets…
dans la rue : rien qu’on smoke, on drinque, on délinque,
les zincs aussi lésés les uns que les autres : qui lit mieux ?…
les faits-divers, voir un peu c’que fait la concurrence,
les défis vertueux n’engagent que ceux qui les lancent…
car ensemble on s’pare des heures qu’on perd,
au départ, on se croise, on croasse les crocs acérés…
encore coriaces : aucun n’obtempère,
on peut enfin faire une croix sur l’illusion d’être insérés…
car ensemble, les roues sans carrosse en font pas des caisses,
ou quoi ou qu’est-ce, tout un pataquès… question d’apparence !
ouais on traque, on troque, on truque nos caresses,
car ensemble on traîne, ou peut-être est-ce nos carences…
nos carences un peu traîtresses, en prendre conscience
peut être très stressant comme un péage,
pas très à notre aise encore à notre âge,
sur les hauteurs en joggeur les belles demeures me croient en repérage…
volets fracturés, vol effrac, deux grands blacks, un p’tit blanc :
forcément eux si c’est pas les gîtans !
si c’est pas légitime… levez la main les déviants depuis leurs 13-16 ans :
Jérôme-Claude-Maurice : présent !
c’c’est que t’étais fourré ?… t’es encore plein de béton !
quand j’y pense depuis le temps qu’on aurait dû te foutre en pension…
beh nan, chaque samedi, on implore la gare de Vernon :
direction Paname, avant qu’on pète tous un plomb…
direction Paname, tout le temps les mêmes stations :
Saint-Lazare, Châtelet, Cli-Cli après Simplon…
et pis c’est Pigalle qui crépite : soirée képis et crêperie,
quant au bar à hôtesses, on aura fait que demander le prix…
au type qui tire sur son barreau-de-chaise et part du principe,
qu’il est pas marchand de tapis et que c’est tant par tête de pipe…
OK tant pis, à la glue on se la colle derrière l’oreille,
Tour Eiffel : jamais vu, mais par chez nous y’a des grues !
y’a aussi la Seine en crue, des pigeons, des statues,
tu peux croiser Yolande des Deschiens traversant la rue…
on manque de rien à part peut-être d’un RER, d’un disquaire,
d’un distributeur, d’un rappeur, d’un footballeur connu…
depuis nos provinces complexées, que de princes dèchus,
de ligaments croisés, d’éditeurs qu’ont rien foutu…
le secteur est rurbain : un dealer, un peu chafouin,
peut klaxonner un tracteur qui pour le coup se fâche moins…
comme en prison, heureusement quasi-tout-le-monde fume des joints,
fin fond 7.7 ou 9.1 : on choppe aussi le rhume des foins…
avance putain ! putain mais oh ! file ta gauche !…
désolé du retard : j’étais derrière un connard qui roule à 50 en agglo !
tiens tu me largues au rond-point, moins-cinq, on est synchros,
sacro-saint kebab du coin : « pas ta pute, laisse un croc ! »
des animateurs BAFA comptent sur nous pour l’art-déco,
d’un nouveau secteur-jeûnes qui tiendra dans un Algeco…
ouvrez vos locaux ou bientôt z’aurez plus de sono !
un coup de cul pour lever le bitoniau de certaines Renault,
au cumul, t’imagine comment leur mépris m’répugne ?
et comment personne n’a jamais pu faire sauter mes prunes…
tu m’as vu tu m’as vu : menotté, numéroté, mené manu,
menue monnaie, mains nues gratter une blonde à l’aumônier…
dans un ancien couvent, j’aurais mis mes ongles à curer,
que mon injure, c’était juste pour ne jamais être juré…
mes reflets m’effleuraient, j’refusais de les voir,
mes refrès me flairaient, j’refusais de les voir : est-ce que je l’referais…
j’sais pas, fait chier… devoir tout recommencer ?..!
je reviens sur mes pas seulement pour me rappeler de ce à quoi j’pensais…
le but c’est de parvenir, à la base c’était bien fermé,
à chaque fois que j’fais demi-tour, c’est toujours bien fermé…
arrivée d’eau, arrivée de gaz, la porte qui joue du jazz,
on sait jamais, un jour j’irai peut-être jusqu’au bout d’une phrase…
parle à ma tête parle à ma tête : mon cul est malade !
ou à mon cœur, parfois il bat la R19 chamade…
avant de taxer une cigarette ou deux s’rait l’idéal,
pour ma première bague à la tirette j’ai dû taxé dix balles…
et vu que les normes sociales condamnent le célibat,
j’évite les demi-baguettes, les ébats dans mon lit-une-place…
tombé si bas : mes relations s’achèvent par des menaces,
pour mon anniversaire, j’ai reçu qu’un message d’ MMA…
…et mais moi, j’suis resté droit, l’histoire finit très mal ?
ah bon ?! même pour mon frère siamois ? mon frère ï ?…
de là, t’écris un texte, un micro et tu l’paieras :
ou on t’foudroie ou on t’foutra au trou où on te floutera…
termine bien tes rimes avec foutraque : y’a foutraque,
ou entérine ton contrat d’intérim chez Toutpack…
n’importe quelle boîte, moi n’importe quelle boîte me fout l’trac,
le jour où j’claque la porte, j’ai une tournée de deux dates…
deux dates !… pourtant j’ai un passé vendeur,
bien qu’un rappeur a souvent moins de vécu que son manager…
bandit d’honneur ou donneur : l’une ou l’autre loterie,
mais la même idolâtr.. : Nino Brown hégémonie…
et j’aime autant vous dire, pour tout vous dire, j’vous ai pas tout dit :
méfiez-vous méfiez-vous, j’suis aimé par des fous !
sous un ciel de Normandie, cousin j’sais même plus comment faut que j’m’habille,
après la taule, y’a plus jamais eu de photo de famille…
j’veux pas d’enfant, j’veux pas être père, alors j’ai fait des nièces,
qui tirent sur mon index, trouvent ça marrant quand j’lâche des caisses…
dès qu’elles seront grandes, c’est à souhaiter qu’elles soient laides ou lesbiennes,
les perversexuels vont pointer qu’une fois par semaine…
qu’à cela ne tienne qu’à un fil, j’m’en suis sorti oedemne,
un autographe sur la joue, un nombril à la bedaine…
qu’à cela ne tienne qu’à.. qu’à cela n…
que chaque seconde s’apprête enfin à accoucher d’une deuxième !…
bien abrités dans tes mains les clap-clap de fin,
dans les leurs seulement l’heure où toc-toc le tocsin…
à trop citer atrocité on intoxique nos saints,
enfin enfant enfin enfant : l’enfant prodigue des soins !
jusqu’ici, la pharmacie m’a farci quand j’ai eu faim,
quand j’ai eu froid : l’huile d’olive a durci…
à cette heure-ci, j’ai aucun regret du moins de mon plein gré,
puis on t’épingle et te transmet la fièvre de la jungle !…
jusque-là j’étais pingre, j’accueillais au pain grillé,
au jus de robinet : un joyeux qu’a tort se fait vriller…
fin, j’ai reçu du courrier :
NE PAS GERBER, NE PAS PLIER
je l’ai ouvert : le cœur y est, le cœur y est…